Existe-t-il des raisons de croire que le Coronavirus, ou COVID-19, est aussi dangereux qu’on nous le laisse entendre? Quel impact a-t-il réellement eu sur la surmortalité? Quelles populations sont les plus vulnérables? Devrait-on avoir peur d’une deuxième vague? Je vous livre les réponses en analysant les statistiques recueillies à ce jour.
Le 29 mars 2020, je vous avais livré un article dans lequel je partageais mon analyse sur la COVID-19 qui se voulait pragmatique, ainsi que quelques réflexions personnelles et perspectives d’avenir. L’article visait, sur le moment, à faire un état des lieux sur la situation et à dénoncer la désinformation entourant la pandémie qui, à l’époque, avait commencé à ravager l’Europe et à s’établir en Amérique du Nord.
Aujourd’hui le 26 juillet 2020, près de 4 mois ont passé depuis cet article. Bien que cette pandémie soit encore en progression à travers le monde, chaque pays l’a affrontée de manière différente et suffisamment de données ont dorénavant été collectées pour nous permettre de tirer des conclusions.
Une chose est encore certaine : la désinformation par les médias de masse est plus que jamais évidente. Et cette désinformation continue terroriser les populations en leur martelant la même information depuis 4 mois.
Rassurez-vous, je ne verserai pas dans la conspiration en vous parlant de virus de laboratoire, de 5G ou encore du nouvel ordre mondial. Plutôt, je présenterai des chiffres provenant de sources officielles, je les exposerai de manière cartésienne et je les analyserai d’une manière pragmatique.
Tout d’abord, par l’analyse des décès, je démontrerai que la COVID n’est plus dangereuse une fois que la courbe est aplatie. Ensuite, j’utiliserai les chiffres de la surmortalité pour démontrer que les mesures sanitaires ont un impact négatif potentiellement plus important que le virus lui-même. Finalement, j’analyserai les taux de mortalité pour justifier que le virus est inoffensif pour la très grande majorité de la population.
Post-confinement : quels sont les constats?
L’alarmisme ambiant qui règne sur nos sociétés occidentales, véhiculé par les médias de propagande politique, est en train de miner les relations entre les citoyens en creusant un clivage entre deux camps :
- Ceux qui croient à l’effet ravageur du virus et qui sont prêts à réduire leur liberté pour sauver des vies.
- Ceux qui croient que le risque de la pandémie est affaibli à un point qu’il est temps de repartir l’économie afin de sauver des vies.
Les deux camps ont le même objectif altruiste mais ne s’accordent pas sur la manière de le réaliser. De mon point de vue, un seul camp est réaliste et rationnel. L’autre fonde son opinion sur des émotions.
Voici quelques constats sur lesquels nous devrions quand même être en accord :
- Le coronavirus est mortel car il a suscité – et continue de susciter – beaucoup de décès.
- Les mesures sanitaires ont contribué à ralentir la propagation du virus.
- Le déconfinement graduel dans les pays occidentaux a été généralement bien orchestré.
Voici le graphique de la désinformation
Le graphique de la désinformation, celui qui entretient la peur et les clivages à travers la population, qui crée un sentiment d’urgence et de perte de contrôle, qui nous rend docile en tant que société, c’est celui qui recense les cas (je parlerai de cas pour référer aux cas confirmés). Vous l’avez bien compris, c’est le même graphique de la désinformation que dans mon premier article sur le coronavirus.
Quotidiennement, les médias nous assènent de gros titres tels que :
- « Nouveau record de 70 000 cas confirmés aux États-Unis »
- « 150 nouveaux cas au Québec, le début d’une 2e vague? »
- « Le cap des 10 millions de cas dans le monde a été atteint »
Ce sont des scénarios catastrophiques! L’inquiétude règne dans l’esprit du commun des mortels qui lit ses nouvelles chaque jour. Il pense qu’un nouveau cas aujourd’hui est un mort presque assuré dans 2 semaines. Il fait totalement confiance au gouvernement et n’a qu’un espoir : se faire vacciner.
Ces gros titres me font plutôt poser les questions suivantes :
- Combien y a-t-il eu de DÉCÈS supplémentaires?
- Quelle est la TENDANCE des décès?
- COMMENT EXPLIQUER CELA?
Analyse du risque de décès lié à la COVID
Quelles leçons tirer des premiers mois de la pandémie?
Les raisons pour lesquelles nous pouvons dorénavant tirer certaines conclusions sur le coronavirus sont :
- Les pays ont fermé leurs frontières et
- Chaque pays a géré la pandémie de différentes manières.
En comparant les données recueillies à travers le monde, nous avons donc une indication de ce qui a et ce qui n’a pas fonctionné. Mais aussi, nous pouvons savoir ce à quoi nous devrions nous attendre à vivre et comment s’y préparer.
Je vous l’annonce tout de suite : l’avenir s’annonce différent pour tous et il dépend de la manière que chacun aura géré la pandémie.
Mais pour comprendre, voici 3 principes:
- L’immunité collective est applicable à la COVID-19. Selon l’Institut Pasteur, « l’immunité collective correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans cette population ne va plus transmettre le pathogène car il rencontre trop de sujets protégés. Cette immunité de groupe, ou collective, peut être obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination (s’il existe un vaccin bien entendu) ».
- Les mesures sanitaires ralentissent l’immunisation collective. Elles incluent les fermetures de frontières, le confinement, la distanciation, le lavage des mains, le port du masque et la responsabilité citoyenne de chaque individu! Les plus stricts ont été les pays asiatiques. À divers degrés, les autres pays ont été plus ou moins laxistes.
- La COVID-19 ou le SARS-CoV-2 est une souche de l’espèce de coronavirus SARSr-CoV. Selon une étude supportée par le National Institutes of Health, le SARS-CoV-2 est saisonnier et sa virulence obéit à certaines conditions de température et humidité. Il n’affecte pas toutes les régions du monde au même moment. Il a touché l’hémisphère Nord au printemps et pourrait y revenir en automne en tant que “deuxième vague” après avoir circulé dans l’hémisphère Sud. La “seconde vague” est habituellement moins virulente que la première du fait qu’une partie de la population est déjà immunisée. Le virus pourrait disparaître après sa première année et revenir dans l’avenir en tant que nouvelle souche de coronavirus.
Ce graphique de très haut niveau des décès par continent montre que le virus est bien saisonnier.
La théorie est la suivante :
- Une population doit atteindre le seuil d’immunité collective pour être protégée de la COVID.
- Des mesures sanitaires moins restrictives contribuent à l’atteinte du seuil d’immunité collective plus rapidement.
- Une population collectivement immunisée n’a pas besoin de se faire vacciner.
- Les mesures sanitaires strictes protègent la population du virus mais ne l’immunisent pas collectivement. Dans cette situation, l’immunité collective ne peut être atteinte que par la vaccination de la population.
- Pour reconnaître si une population a atteint l’immunité collective, il suffit de soulager les mesures sanitaires et de surveiller la courbe des décès.
- Si les décès journaliers diminuent malgré des mesures de déconfinement, alors c’est un signe que le seuil d’immunité collective pourrait avoir été atteint. Dans le cas contraire, elle est en cours d’acquisition.
- Une remontée des décès après une baisse n’indique pas forcément le début d’une deuxième vague. Cela signifie simplement que l’immunité collective n’a pas encore été atteinte car les mesures de confinement n’ont pas été suffisamment relâchées durant le premier passage du virus saisonnier.
Ceci dit, voici mes observations concernant l’immunité collective :
- L’immunité collective pourrait être déjà acquise dans la plupart des pays européens, au Québec et au Nord-Est des États-Unis, c’est-à-dire les régions qui ont été le plus durement frappées par le virus. Cette immunité collective s’est acquise malgré des mesures de confinement plus ou moins laxiste mais jamais aussi stricte qu’en Asie.
- Bien que l’Asie ait été affectée, les pays asiatiques n’ont généralement pas encore atteint l’immunité collective à cause de leurs mesures sanitaires plus strictes (avec ou sans confinement) que dans les pays occidentaux.
- L’Amérique Latine est en voie d’acquérir l’immunité collective car elle souffre du même manque de discipline que les populations européennes et nord-américaines quant aux mesures sanitaires.
- La vague saisonnière de COVID est partie de l’Asie entre janvier, elle a traversé l’Europe de février à juin, puis le Canada et le Nord-Est des États-Unis. Depuis avril, elle s’est déplacée en Amérique Latine et en Afrique du Sud, qui vivent actuellement leur hiver. Elle est en train de revenir vers le Sud de l’Asie, ainsi que dans le Sud des États-Unis par le Mexique.
Et voici mes prévisions pour les prochains mois :
- À la fin de l’été, la vague saisonnière de la COVID-19 reviendra dans les régions du Nord, c’est-à-dire au Canada, en Europe et en Asie. Le Québec, le Nord-Est des États-Unis et l’Europe subiront probablement peu de décès.
- Le reste du Canada et des États-Unis seront probablement plus durement touchées à cause des mesures sanitaires assez strictes qui ont préservé ces populations du premier passage saisonnier de la COVID-19.
- L’Asie continuera d’appliquer ses mesures sanitaires strictes et recueillera probablement peu de décès, à part peut-être dans les régions plus pauvres comme l’Inde et l’Indonésie).
- La vague de COVID-19 devrait terminer sa course à la fin de l’année, puis une mutation, la COVID-20, pourrait éclore quelque-part dans le monde mais la probabilité qu’elle soit aussi mortelle que son prédécesseur est minime.
- La plupart des pays asiatiques n’auront jamais connu l’immunité collective et le vaccin qui sortira à la fin de 2020 sera inutile.
Pardonnez-moi de ne pas mentionner l’Afrique ou le Moyen-Orient. Cette analyse ne se veut pas exhaustive mais l’échantillonnage est suffisant.
Et pour illustrer mes propos, je vous montre la situation dans différentes régions du monde.
Quelle est la situation au Québec?
En ce jour, au Québec, on recense une moyenne mobile de 150 cas par jour. Cependant, 150 cas par jour au Québec en juillet 2020 n’est pas aussi alarmant que 2 cas en mars 2020. Pourquoi?
Tout est une question de contexte. En mars 2020, nous recevions nos premiers cas et l’incertitude face à l’avenir était palpable. En juillet 2020, le pire est passé, la population est déconfinée et la courbe est aplatie.
Quelle courbe, me demandez-vous? Pas celle des cas bien évidemment, mais celle des morts!
Alors qu’à l’apogée de la crise, le Québec atteignait 151 décès en une journée, l’Institut National de Santé Publique du Québec recensait le 25 juillet une moyenne mobile de 1 décès par jour.
Ceci est d’autant plus remarquable quand on sait que les écoles primaires ont réouvert le 10 mai, les centres d’achat le 1er juin et les restaurants le 15 juin. Avec le déconfinement, des mesures de lavage de main et de distanciation ont été prescrites. Malgré tout cela, dans la ville de Québec où je vis, je remarque que la distanciation sociale et le lavage de mains ont été peu à peu négligées.
Dans ces conditions, il n’y a aucune raison de croire que le virus soit aussi létal qu’il l’était en mars 2020, alors que les décès augmentaient jour après jour, malgré les mesures de confinement imposées.
Vous craignez une deuxième vague car vous avez remarqué que les cas ont augmenté depuis le début du mois de juillet?
Rassurez-vous, cela s’explique par le nombre de dépistage qui, lui aussi, est en hausse.
En effet, alors que le nombre de cas a atteint son plus bas le 28 juin avec 60 cas pour 5,424 dépistages, il est remonté à son plus haut le 17 juillet avec 190 cas pour 16466 dépistages. La proportion des cas par rapport aux dépistages est donc restée constante, soit 1.10% le 28 juin contre 1.15% le 17 juillet.
En partant du constat que les cas augmentent proportionnellement aux dépistages en dépit de la diminution des décès, on peut conclure que l’immunité collective est en totalité ou en partie atteinte au Québec.
Quelle est la situation en Europe?
En Europe, la situation est semblable au Québec : les cas journaliers ont drastiquement chuté et les morts aussi.
Mise à jour du 17 août 2020: conformément à mes prévisions, la vague saisonnière de la COVID-19 est revenue en force en Europe, malgré les mesures sanitaires plus restrictives imposées aux populations. Les pays européens, l’Espagne en tête, sont en train de subir une hausse “fulgurante” du nombre de cas. Cependant, le nombre de décès enregistrés ne suit pas la tendance des nombres de nouveaux cas. Cela confirme que l’immunisation collective, engendrée par le premier passage du virus au printemps dernier, semble bien établie.
La Suède est un cas particulier du fait que le pays n’a pas confiné sa population. Nous pouvons remarquer que l’évolution du nombre de décès par habitant n’est pas nécessairement différente de celui des grands pays Européens. Cela démontre qu’un confinement non-strict ne procure pas d’avantage substantiel par rapport à un non-confinement.
Quelle est la situation dans l’hémisphère Sud?
Tandis que les pays d’Europe occidentale et Nord-américains ont réussi à ralentir la propagation du coronavirus, c’est au tour des pays d’Amérique latine de subir la pandémie.
Ces tendances s’expliquent par le fait que la COVID-19 est un virus saisonnier, l’hémisphère Sud vivant actuellement son hiver.
Les statistiques en Australie et en l’Afrique du Sud confirment cette observation.
Quelle est la situation en Asie?
Le continent Asiatique est très grand. On peut répartir les pays asiatiques en deux catégories:
- Les pays développés tels que le Japon ou la Corée du Sud;
- Les pays moins développés et aux sociétés moins bien organisées comme l’Inde, les Philippines, l’Indonésie.
On observe bien la saisonnalité du virus qui a touché les pays de l’Est-Asiatique au printemps et qui est en train de se répandre dans les pays du Sud-Asiatique.
Les mesures sanitaires draconiennes ont relativement bien contenu la propagation du virus au printemps dans les pays plus au Nord. Mais les populations du Sud aux fortes densités de population et moins bien organisées sont en train de vivre un “petit” ravage. En effet, ces pays asiatiques sont encore très loin d’être aussi affectés que les pays de l’Amérique Latine (voir l’échelle de mesure) mais c’est une tendance à surveiller.
Quelle est la situation aux États-Unis?
Qu’en est-il des États-Unis? Le COVID Tracking Project nous fournit des données. En regardant la courbe des cas, on constate qu’ils n’arrêtent pas d’augmenter. Les compteurs s’affolent et les médias continuent d’accuser le président Trump de tous les maux de la planète.
Mais si on se penche sur les chiffres en détail, c’est une différente réalité. La situation des États-Unis est particulière du fait que chaque État (comme chaque province au Canada) bénéficie d’une grande autonomie dans la gestion de la crise. Les données des États-Unis ne peuvent donc pas être traitée de la même manière que pour des pays comme la France ou l’Italie.
En vérité, il existe deux facteurs expliquant la montée de la courbe des nouveaux cas : l’augmentation des dépistages et le retour du virus saisonnier.
L’augmentation des dépistages : comme au Québec, mais à plus grande échelle, les États-Unis testent plus. Ils passent de 100 000 tests par jour début avril à 800 000 tests par jour aujourd’hui. Donc les cas augmentent car les tests de dépistage augmentent.
Contrairement aux cas, les décès ont une tendance à diminuer. L’observation nous montre que jusqu’à la fin mai, les cas diminuaient continuellement alors que la population était confinée. C’est suite à la mort de George Floyd que les évènements de protestations contre le racisme systémique ont accéléré le déconfinement et les cas ont recommencé à croitre, alors que la fréquence des dépistages continuait d’augmenter. Malgré cela, les décès ont continué à diminuer.
Comme au Québec, l’immunité collective est donc aussi en partie atteinte aux États-Unis. Mais pourquoi ne l’est-elle pas en totalité?
Parce que les décès sont en train de remonter depuis le 7 juillet. Une deuxième vague? Pas du tout! Voici l’explication.
La saisonnalité du virus : en découpant les États-Unis par région, on y voit plus clair.
On remarque bien que le virus est en train d’attaquer les régions du Sud et de l’Ouest qui n’avaient jusqu’alors pas été très affectés.
Le Midwest, qui est la région du Centre-Nord des États Unis, avait été relativement épargnée. Comme le virus est en train de progresser vers le Nord, on voit un début de croissance de la courbe des nouveaux décès.
Par contre, la région Nord-Est, qui se trouve à la même latitude que le Midwest, ayant déjà été frappé de plein fouet au mois de mai, semble épargnée. On peut donc supposer que l’immunité collective a été atteinte dans cette région des États-Unis et que le retour du virus ne risque pas d’affecter ces populations. Ce serait donc une excellente nouvelle pour le Québec et l’Europe qui devraient aussi voir le virus revenir très bientôt.
Analyse d’impact du coronavirus sur la surmortalité
Qu’est-ce que la surmortalité?
La surmortalité est un terme utilisé en épidémiologie et en santé publique qui fait référence au nombre de décès dépassant ce que l’on aurait pu s’attendre à voir dans des conditions “normales”. La mortalité excédentaire est donc la mortalité qui est attribuable aux conditions de crise.
Elle est utilisée pour mesurer l’impact d’une crise sur la mortalité lorsque toutes les causes de décès ne sont pas connues.
Pour calculer la surmortalité au cours d’une période donnée, on examine le nombre de personnes qui sont décédées au cours de cette période et on le compare au nombre moyen de décès pendant la même période au cours des années précédentes.
Pourquoi est-il important de se pencher sur la surmortalité ?
Pour contre-valider les chiffres de décès enregistrés par les gouvernements évidemment!
Nonobstant la méthodologie d’échantillonnage de chaque pays, si elle reste constante dans le temps, la surmortalité devrait refléter les 3 conséquences suivantes :
- Une augmentation des décès directement causés par le virus,
- Une augmentation des décès indirectement causés par le virus mais liés à la réponse à la pandémie. En raison des mesures de distanciation sociale, on pourrait par exemple présumer une augmentation des décès liés au suicide, à l’alcool, à la drogue, à la dépression, à la démence et aux homicides. Le débordement des hôpitaux et l’évitement des soins de santé pourraient même avoir un effet néfaste sur les accidents cardio-vasculaires et cancers.
- Une diminution de certaines causes. Par exemple, les décès dus aux accidents de la route.
La différence entre la surmortalité et les décès attribués à la COVID devrait donc s’expliquer par l’impact des mesures de sanitaires, c’est à dire le confinement et la distanciation sociale, sur la société.
L’excédent de mortalité est-il une conséquence exclusive du virus?
Une récente étude sur la surmortalité aux États-Unis entre le 1er mars et le 30 mai 2020 démontre deux aspects intéressants:
- Il y avait un excédent de mortalité de 122,300, dont 95,235 (78%) sont attribués à la COVID. Ceci suppose donc que 27,065 (22%) de la surmortalité est causée indirectement par la COVID.
- La part attribuée à la COVID est plus importante dans les États du Nord-Est (les plus touchés) que dans les États du Sud. On remarque par exemple qu’au Texas et en Arizona, les décès indirectement dus à la COVID sont supérieurs à ceux de la COVID (55% et 53% respectivement).

Décès reportés en tant que COVID-19 comparé à la surmortalité aux États-Unis, 1er mars au 30 mai 2020
Une observation étrange cependant : le nombre de morts confirmés de COVID (95,235) dépasse l’estimation de surmortalité causée par la pneumonie/influenza/COVID (94,139). Ceci laisse supposer que tous les morts habituellement accordés à la pneumonie et à l’influenza ont été déclarés comme était causés par la COVID.
Ça a éveillé en moi des soupçons et j’ai voulu contre-vérifier ces hypothèses en allant à la source fournie par l’étude, le National Center for Health Statistics (NCHS). J’ai donc compilé les décès déclarés causant la pneumonie et l’influenza. J’ai obtenu un total de 94,139 morts de pneumonie et influenza entre les semaines 10 et 21 de 2020. Pour les saisons 2016, 2017, 2018 et 2019 pour le même intervalle de périodes, j’ai obtenu des chiffres entre 42,690 et 45,182. Ces chiffres montrent bien que la COVID est comptabilisée par le NCHS dans la catégorie de la pneumonie.
Cela confirme donc qu’officiellement, la COVID a fait disparaitre la pneumonie et l’influenza qui ordinairement, ont causé une moyenne de 44,000 morts pour cette période, chaque année.
Pensant être une erreur, encore une fois par souci de contre-vérification, j’ai validé les données de mortalité annuelle causée par l’influenza et la pneumonie pour l’année 2017-2018 avec les chiffres de l’étude de 2017 du Global Burden of Disease du Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME). Sans équivoque, le total des décès liés à la pneumonie et à l’influenza du NCHS (195,753) recoupe le chiffre des décès de maladies respiratoires du IHME (196,983).
Si on suppose donc que 44,000 décès liés aux maladies respiratoires auraient dû être constatés sans l’apparition de la COVID durant la période du 1er mars au 30 mai 2020, on pourrait donc conclure qu’en réalité, la COVID n’a causé que 50,000 décès supplémentaires liés aux maladies respiratoires durant cette même période, c’est-à-dire la différence entre 94,000 et 44,000.
En partant du principe que les décès de maladies respiratoires sont habituellement comptabilisés parmi les décès survenus dans les conditions « normales », il convient donc de calculer le vrai nombre de décès causés par le confinement en faisant la différence entre l’excédent de mortalité (122,300) et les décès ajustés de COVID (50,000). Ceci nous permet donc d’affirmer que l’excès de mortalité réel indirectement lié à la COVID-19 aux États-Unis entre le 1er mars et le 30 mai 2020 est de 72,300, soit 45% de plus que l’excès de mortalité directement lié à la COVID-19.
Cela confirme donc que le confinement et la distanciation sociale ont eu des répercussions importantes sur l’excès de mortalité.
Quel est l’impact réel du confinement?
Cette conclusion semble se confirmer lorsqu’on analyse de l’étude « Tracking COVID-19 excess deaths across countries » effectuée par The Economist, dans laquelle on constate que la surmortalité est supérieure au nombre de décès liés à la COVID-19 officiellement enregistré à travers le monde.

La surmortalité comparée aux décès liés à la COVID dans le monde
Certaines régions du monde réputées plus pauvres affichent de préoccupants ratios de surmortalité par rapport aux décès de COVID, comme dans la ville de Mexico (6,341 sur 22,682), en Équateur (4,527 sur 22,833), au Pérou (9,647 sur 36,224) et à Jakarta (520 sur 4,465).
Au contraire, des pays Européens comme la France (29,514 sur 26,791), l’Allemagne (8,538 sur 7,549), la Belgique (9,484 sur 8,210) présentent des décès de COVID supérieurs à la surmortalité estimée, ce qui laisse présager des chiffres de COVID gonflés.
À noter la Suède, dont la population n’a pas subi de confinement, présente une surmortalité équivalente aux décès dus à la COVID (5,322 contre 5,334).
Cela permet donc de confirmer que le confinement et la distanciation sociale ont un impact négatif sur la surmortalité.
En réalité, j’ai bien peur que l’impact des mesures sanitaires sur la surmortalité présentée dans ces chiffres ne soit que la pointe de l’iceberg. Les effets de la distanciation sociale ne font que débuter. Des industries entières telles que la restauration, l’hôtellerie et le tourisme risquent d’écoper lourdement et de ne pas pouvoir se relever. Une hécatombe de commerces est à prévoir avec un véritable effet boule de neige dévastateur sur les travailleurs et employeurs.
Le chômage croissant engendrera une perte de productivité, une diminution du PIB et une crise financière. Les locataires ne pourront plus payer leurs loyers, les propriétaires se retrouveront endettés, les valeurs immobilières chuteront, les banques s’effondreront avec les économies des particuliers. La production industrielle agricole et les chaines d’approvisionnement seront affectées. Sous l’effet de la globalisation, une famine mondiale est peut-être à prévoir.
Les gouvernements s’endettent à volonté et ne se relèveront pas de sitôt. L’impact économique de la pandémie sera probablement grave et durable.
Chose certaine, les asiatiques s’en sortiront mieux que les occidentaux.
Analyse des populations à risque
Quelle tranche d’âge est la plus à risque?
Afin d’évaluer les populations à risque, nous utiliserons également l’analyse de la surmortalité, mais cette fois-ci en répartissant les décès par tranche d’âge.
Le Québec est un bon sujet d’analyse, puisque la province recense un taux élevé de décès par million d’habitant parmi les plus élevés au monde.
Grâce aux données recensant le nombre hebdomadaire de décès au Québec entre 2010-2020, j’ai calculé que la surmortalité (avec comme référentiel la moyenne des années 2017, 2018 et 2019) comptabilisée du 25 mars (date du premier décès déclaré de COVID) au 20 juin 2020 est de 5,235. La répartition par tranche d’âge est la suivante :
- 70 ans et + : 4,704 (89.85% des décès);
- 50 à 69 ans : 488 (9.33% des décès);
- 0-49 ans : 43 (0.82% des décès).
Sans équivoque, on constate que les personnes de plus de 70 ans sont plus à risque de décéder de la COVID.
Pour information, le nombre de décès confirmés de la COVID au Québec pour la même période était de 5,510. C’est donc un chiffre un peu plus élevé que la surmortalité officiellement recensée de 5,235.
Une étude similaire faite par The Economist présente des chiffres similaires en Europe :
« Au total, on constate une augmentation importante de la mortalité des deux sexes à partir de 70 ans au cours des semaines 10 à 17 de 2020 par rapport au nombre moyen de décès au cours des mêmes semaines en 2016-2019. En fait, le groupe d’âge des 70 ans et plus représente plus de 90 % des décès supplémentaires des semaines 10 à 17 en 2020. »
Cette information permet de conclure que le risque de mourir de la COVID chez les personnes de moins de 70 ans est minime. Mais qu’en est-il des plus de 70 ans, me demandez-vous?
Pour répondre à cela, il convient donc de connaître le taux de mortalité.
Quel est le taux de mortalité de la COVID-19?
Pour connaître le taux de mortalité, plusieurs études sont disponibles. Je vous recommande de les prendre avec des pincettes car elles ne sont pas si récentes. Néanmoins, elles donnent des résultats assez similaires et elles démontrent que les personnes les plus à risque sont bien celles qui ont plus de 70 ans. Cependant, même dans le pire scénario, avec 14.8% de taux de mortalité parmi les plus de 80 ans, on peut dire que les chances de survie sont de 85.2%
Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) en Chine et en Corée affichent les chiffres suivants.
L’Institut Pasteur a publié ces taux de décès chez les infectés et les intervalles de confiance :
À la lecture de ces chiffres, on peut donc dire que dans une population moyenne, tous âges confondus, 0.5% des personnes contaminées meurent du virus – avec des disparités selon l’âge évidemment. On peut aussi dire que 99.5% des gens qui attrapent le virus survivent.
Encore faut-il être contaminé! Ce qui diminue encore plus le risque de mourir de la pandémie.
Mais l’âge est-il le seul facteur aggravant?
Les maladies chroniques augmentent-elles le risque?
Un facteur plus aggravant à la mortalité que l’âge serait la présence de maladie chronique préexistante, comme par exemple les maladies cardiaques, hypertension, diabète, maladies respiratoires chroniques, cancer.
Une étude américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association, portant sur 5700 patients dont l’âge médian était de 63 ans, tous hospitalisés à New York pour la COVID-19, présente des résultats intéressants.
Parmi les personnes hospitalisées, 6% avaient au moins un problème chronique de santé, 88% en avaient deux ou plus. Seuls 6% ne souffraient pas de maladie chronique.
Une étude italienne révèle que sur un échantillon de 355 décès, 99.2 % des personnes décédées de COVID-19 présentaient au moins une pathologie chronique préexistante.
Conclusion
Il existe un assez grand concours de circonstances pour qu’une personne soit considérée à grand risque de décéder de la COVID-19. Pour évaluer votre risque de mourir de la pandémie, il faut que toutes les conditions suivantes soient réunies :
- Être en contact avec une personne infectée et qui vous infecte.
- Le seuil d’immunité collective de votre pays/région n’est pas encore atteint;
- La vague saisonnière du virus a atteint votre pays/région;
- Vous avez plus de 70 ans;
- Vous souffrez d’au moins une pathologie chronique préexistante;
Si toutes ces conditions sont réunies en même temps pour vous, alors confinez-vous et priez pour que le virus disparaisse rapidement… ou un vaccin. Sinon, toutes les chances de survie sont de votre côté.
Je reviens sur mes constats de départ et j’y apporte quelques nuances.
Le coronavirus est mortel car il a suscité – et continue de susciter – beaucoup de décès. Oui, mais seulement pour les personnes les plus vulnérables et dans les conditions énumérées ci-dessus.
Les mesures sanitaires ont contribué à ralentir la propagation du virus. Oui, mais les effets de ces mesures peuvent être plus dévastateurs sur les populations que le virus lui-même, à court et à long terme. Et il n’est pas certain qu’il y aurait eu plus de décès sans le confinement (directement ou indirectement liés à la COVID-19).
Le déconfinement graduel dans les pays occidentaux a été généralement bien orchestré. Oui, mais les mesures restrictives post-confinement sont absolument exagérées dans certaines régions du monde – comme au Québec ou dans certains pays Européens.
Rendre obligatoire le port du masque pour toute une population qui est vraisemblablement déjà collectivement immunisée et dont la plupart n’ont quasiment aucune chance de mourir en attrapant un virus, qui menace seulement les plus vulnérables et qui disparaîtra probablement en 2021, en attendant de trouver un vaccin qui ne sera vraisemblablement pas efficace à 100% car le virus est non-immunisant. Pensez-y un instant.
Merci d’avoir pris le temps de me lire!
2 comments
belle démonstration, ou tentative de démonstration pour dire qu il faut envoyer promener le masque, qui est la conclusion de cet article…
Car à mon humble avis, et pas que le mien je pense, l immunité collective d une communaute nécessite de dépasser 60 % de contaminés, car il y a moins de chances de trouver ainsi de nouvelles personnes cibles.
de fait, postuler comme il est écrit, que l immunité collective est déjà atteinte, alors qu on parle de 15 millions de contaminés à l heure actuelle, sur une population mondiale de 7, 5 milliards, cela ne représente que 0,2%… Meme si ces chiffres sont erronés, en tenant compte des symptomatiques, même si on les multiplie par 50, comme certains l évoquaient au début, pour diminuer ainsi le taux de mortalité, on n atteindrait toujours que 10%, donc 6 fois moins que les 60 % requis. Et personnellement, je ne crois pas du tout au chiffre de 50 cas asymptomatiques et sains, pour 1 cas symptomatique.
Ce postulat erroné me semble mettre à mal tout le reste de la démonstration.
Donc en attendant un hypothétique vaccin, prendre des précautions pas trop contraignantes, allez le masque c est un peu comme le cache cou et les écharpes de l hiver, même si on le porte plus longtemps😀, ne me semble pas insurmontable.
Et il présente le double avantage, selon moi:
– de protéger la population en diminuant le risque de transmission. et si tout le monde protège l autre, on est de fait protégé aussi
– de participer à la relance économique, pas seulement des fabriquant de masques 😀, mais aussi du reste, en essayant d éviter un nouveau confinement.
bonne soirée
Merci Loïc pour votre contribution.
Ma conclusion ne se résume pas à cela et je n’ai pas fait un procès du masque. Au contraire, je ne suis pas contre le port du masque et je crois qu’il est efficace pour contenir la propagation du virus. Par contre, je suis contre l’OBLIGATION du port du masque, qui n’a pas lieu d’être, à la vue des observations que j’ai exposées.
Comme je l’ai démontré, les cas confirmés ne sont pas représentatifs du vrai nombre de contaminés. Le fait que ce chiffre augmente proportionnellement au nombre de dépistable, quand les décès constatés diminuent, est une raison suffisante de croire en une certaine forme d’immunité collective.
Les études sont nombreuses sur le sujet. J’ai entendu dire d’un médecin recherchiste (sans l’avoir vérifié) que le seuil d’immunité collective peut être aussi bas que 20% pour ce virus. Il me semble aussi avoir lu qu’une étude affirmait qu’une grande partie de population puisse être déjà naturellement immunisée.
La médecine est un domaine complexe et je suis loin d’être spécialiste. Et même les spécialistes en immunologie semblent ne pas s’entendre sur le sujet puisque le virus est nouveau. Nous avançons lentement. Raison pour laquelle j’utilise le conditionnel dans mon texte en parlant d’immunité collective.
Bien à vous.